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Quel est le coût du burn-out ?

épuisementLe syndrome d’épuisement professionnel toucherait 30.000 à 150.000 salariés selon les sources. La Fédération des intervenants en risques sociaux (FIRPS) alerte sur la facture potentielle pour l’entreprise qui omet de prévenir les cas de souffrance au travail. Le 30 mars dernier, Les Echos consacraient un article argumenté et édifiant sur le sujet. Le voici dans son intégralité.

 » Une étude de l’Institut national de veille sanitaire estime à 480.000 le nombre de Français concernés par la souffrance psychique au travail. Parmi ceux-ci 3 0.000 cas seraient classifiés « burn-out  ». L’étude ajoute que la frontière avec les dépressions « causées ou aggravées par le travail » est difficile à établir. Si l’on ajoute ces dernières pathologies, 150.000 salariés seraient frappés d’incapacité à endosser leur charge de travail et à délivrer des résultats. Loin des 3 millions de cas parfois évoqués dans la presse, ce syndrome lourd entraîne des conséquences importantes pour l’économie que la Fédération des intervenants en risques sociaux (FIRPS) a souhaité clarifier.

Pour les salariés touchés, qui subissent des diminutions de revenus conséquentes en raison des pertes de rémunérations variables, le principal couperet demeure toutefois la progression de carrière moindre suite à une interruption d’activité ou à une réorientation professionnelle.

En ce qui concerne les entreprises, les coûts sont plus diffus : perte de savoir-faire, désorganisations successives, remplacements difficiles à organiser selon les compétences spécifiques, pression à l’augmentation des cotisations sociales, pertes en termes d’image et d’attractivité, etc. Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), « le coût social du stress professionnel est estimé entre 2 et 3 milliards d’euros, ces chiffres incluant les dépenses de soins, celles dues à l’absentéisme, aux cessations d’activité et aux décès prématurés. ».

« Que ces coûts soient pris en charge par le système de protection sociale ou par l’entreprise, le burn-out représente une facture médicale, sociale et économique considérables qui éclaire d’un jour particulier l’impératif de faire progresser sa connaissance et sa prévention  », insiste la Fédération des intervenants en risques sociaux. De ce point de vue, d’ailleurs, la FIRPS déplore la polarisation excessive du débat sur la question de la reconnaissance du burn-out en maladie professionnelle qui jusqu’ici n’a guère incité l’entreprise à passer l’action.

La prévention primaire du burn-out passe, selon la FIRPS, par le respect de certaines précautions : s’assurer de la légitimité des efforts demandés en regard de leur utilité ; limiter dans le temps la mobilisation demandée pour ne pas en faire un mode permanent de sollicitation ; s’assurer que les moyens engagés sont suffisants tant en volume qu’au plan qualitatif ; accorder à chacun un « droit à l’erreur » comme le préconise d’ailleurs l’accord interprofessionnel sur la qualité de vie au travail (QVT ) ou encore mettre en place des back-up et des co-responsabilités pour éviter de créer des goulets ou des verrous ne reposant que sur une seule personne.

En résumé, éviter les situations d’isolement professionnel, lorsque de fortes responsabilités reposent sur une seule personne, et surtout éviter de valoriser la banalisation de comportements à risque comme le surinvestissement et le surengagement au travail. »

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